Sur les traces de ceux qui nous ont précédés à Mouzillon
Avant d'arriver au Grand Plessix
Taillandier
Avant d'arriver au Grand Plessix, la famille Denis habitait le bourg de Mouzillon depuis le XVIIème siècle. Leurs demeures se situaient rue Saint Vincent et probablement aussi leur forge ou leur atelier où ils ont exercé la profession de "taillandier". La profession de taillandier était assez répandue : leur travail consistait à aiguiser à préparer les outils de la taille. Ils travaillent le fer et préparent les outils dans une société où presque tout se fait à la main.
Où était la famille DENIS avant d'être à Mouzillon ? Cette question reste aujourd'hui sans réponse. Où avait-ils appris leur métier ?
Comme le montre l'arbre généalogique, le nombre de personnes de la commune portant le nom de DENIS avait considérablement augmenté au cours du XVIIIème siècle. De plus cette famille s'était implantée là sans chercher à migrer ailleurs. Le nombre de mariages entre cousins plus ou moins rapprochés est important (en jaune sur l'arbre généalogique).
Les DENIS possédaient, au bourg de Mouzillon, deux maisons situées rue Saint Vincent et une ancienne maison transformée en cellier comme en témoignent différents actes ; ce dernier bâtiment est situé rue du Pont Gallo-romain.
Le registre des délibérations du conseil municipal, en date du 01/03/1832 précise : "les élection communales [...] sont fixées à jeudi prochain 8 mars courant. Ces élections commenceront à 8h00 du matin et auront lieu en la maison de Alexis DENIS du Grand Plessix, sise au bourg de Mouzillon". Alexis DENIS est donc propriétaire d'une maison au bourg de Mouzillon. Vraisemblablement, cette maison est celle qui est située 7 rue Saint Vincent et qui fut depuis habitée ensuite par un descendant de cette famille.
une migration significative
A la fin du XVIIème siècle les DENIS sont taillandiers, puis peu à peu, les registres cessant de citer l'activité professionnelle nous manquons de précisions... mais un siècle plus tard ils sont tous devenus propriétaire soit par mariage avec une héritière, soit par achat de terre ou de vigne.
La migration professionnelle de cette famille pourrait paraitre anecdotique. Mais ce passage d'une activité professionnelle spécialisée vers la culture de la vigne va toucher toutes les professions, aussi bien les taillandiers que les meuniers, que les boulangers, les tonneliers...
Ainsi apparait une caractéristique de cette population sur trois siècles : peu à peu tous deviennent viticulteurs. Pour quelles raisons cette mutation est-il ordinaire dans ce contexte?
S'il s'agissait psychologiquement d'un mimétisme, ce mimétisme reste à découvrir. Pourquoi veulent-ils devenir viticulteur ? alors que cette communauté humaine a besoin de taillandier-forgeron, de boulanger, de tonnelier... Peut-être l'activité professionnelle la plus noble est-elle la culture de la vigne ?
S'il s'agissait une orientation économique, il faudrait justifier ce orientation vers une monoculture qui phagocyterait tout. Au final toutes ces petites exploitations ont-elles permis de cumuler plus de richesse que n'importe quelle autre activité professionnelle ?
S'il s'agissait d'un déterminisme sociologique, il faudrait en indiquer les axes principaux comme des principes dans les héritages, dans les relations homme-femme, dans le choix des responsables-représentants.
Quoi qu'il en soit ce mouvement, cette migration vers la viticulture est une caractéristique de Mouzillon.